Cette année 2022 débute pour nous avec la découverte du Château Beau-Séjour Bécot, 1er grand cru classé B de Saint-Emilion depuis 1996.
Sur le terroir de Beau-Séjour Bécot, la culture de la vigne existe depuis l’époque Gallo-Romaine. Les moines de Saint Martin de Mazerat la perpétuent ensuite jusqu’au XVIIe siècle, où le domaine est transmis par alliance à la famille de Carles. C’est Jacques de Carles, militaire Saint-Emilionnais, qui baptise le cru « Beauséjour » en 1787.
A la fin des années 1960, Michel Bécot, originaire d’une famille de vignerons implantée depuis plusieurs siècles à Saint-Emilion, achète le domaine et l’étend. Il y accole son patronyme, faisant prendre au Château sa dénomination actuelle. Aujourd’hui, c’est Juliette Bécot, sa petite-fille, accompagnée de son mari Julien Barthe qui ont repris les rênes de l’exploitation. Millésime après millésime, ils continuent de perpétuer le terroir d’exception de la propriété familiale, qui s’étend sur vingt hectares.
Ce terroir d’exception, c’est un plateau argilo-calcaire à astéries. Ce type de calcaire doit son nom aux fossiles qui le composent, notamment des bras d’étoiles de mer dont le nom savant est « Asterias ». Le site de Beau-Séjour Bécot constitue le point culminant du plateau calcaire de Saint-Emilion. Sur ce sol propice à la culture de la vigne sont implantés 80% de Merlot, mais aussi du Cabernet Franc et du Cabernet Sauvignon.

Au cours de la vinification, tout est minutieusement pensé pour préserver l’identité du terroir : les barriques sont peu chauffées pour conserver la fraîcheur et la minéralité apportée par le calcaire, une partie du vin est vieilli en amphore afin de préserver la vivacité et le croquant du fruit.
Le Château recèle un véritable trésor caché : les sept hectares de carrières calcaires situées sous la propriété. Loin d’imaginer ce qui se trouve sous nos pieds, nous descendons quelques marches jusqu’au sous-sol. Les galeries, creusées par les moines au Moyen-Age, semblent infinies. Au détour d’un virage, nous nous laissons absorber par un peu de poésie écrite par des amoureux du vin. Au détour d’un autre, des racines de vignes transpercent le calcaire pour venir flotter au-dessus de nos têtes.
Dans ce labyrinthe de calcaire, plusieurs dizaines de milliers de bouteilles sont stockées pour vieillir dans les meilleures conditions et témoignent de l’histoire et de la consistance du Château.
Comme toujours et pour notre plus grand plaisir, la visite du Château se termine en beauté, par la dégustation. Nous goûtons un Château Beau-Séjour Bécot 2013. Une grande majorité de Merlot (80%) lui donne sa couleur pourpre brillant. Le nez est fruité, mûr, presque compoté, et le palais est agréable, fidèle au nez.
Nous dégustons également un Château Joanin Bécot 2014, issu d’une propriété de la famille depuis 2001 dans le castillonais, gérée par Juliette Bécot. Le vin, composé à 75% de Merlot, s’ouvre à nous sur un bouquet complexe de fruits noirs mûrs et d’épices. La bouche est ample et dense et conserve une belle fraîcheur.

Vient le temps de quitter le Château, le palais réjoui et l’esprit encore grisé par la découverte du trésor souterrain de la propriété.
Auteur : Pauline Ravier
Beau-Séjour Bécot – « Blessed be this French wine we are envied for »
This year of 2022 began with our discovery of Château Beau-Séjour Bécot, First Growth Class B (1er grand cru classé B) of Saint-Emilion since 1996.
On the land of Beau-Séjour Bécot, cultivation of vine has existed since the Gallo-Roman era. The monks of Saint Martin of Mazerat then continued with it until the 17th century, when the estate was transferred by marriage to the Carles family. It was Jacques de Carles, a militant from Saint-Emilion, who named the cru “Beauséjour” in 1787.
At the end of the 1960s, Michel Bécot, originally from a family of winegrowers established for several centuries in Saint-Emilion, bought the estate and expanded it. He affixed his surname to it, giving the estate its current name. Today, it is Juliette Bécot, her granddaughter, accompanied by her husband Julien Barthe who have taken over the reins of the vineyard. Vintage after vintage, they continue to manifest the exceptional terroir of the family property, which extends over twenty hectares.
This exceptional terroir is a plateau of Asterias clay-limestone. This type of limestone owes its name to the fossils that compose it, being the genus of starfish whose scientific name is “Asterias”. The site of Beau-Séjour Bécot is the highest point of the limestone plateau of Saint-Emilion. This soil is favourable to cultivation of vines, 80% on which is planted with Merlot, and also with Cabernet Franc and Cabernet Sauvignon.
During the winemaking, everything is meticulously thought out to preserve the identity of the terroir: the barrels are not heavily heated to preserve the freshness and the minerality given by the limestone, and a part of the wine is aged in an amphora to preserve the liveliness and the crispiness of fruits…
The estate conceals a truly hidden treasure: the seven hectares of limestone quarries located under the property. Impossible to imagine what was under our feet, we took a few steps down to the basement. The galleries, dug by the monks in the Middle Ages, looked boundless. Diverging from a bend, we plunged ourselves into some poetry written by wine lovers. After another bend, vine roots pierced through the limestone to come and floated above our heads.
In this limestone labyrinth, several tens of thousands of bottles are stored to age in the best conditions as testimony of the history and consistency of the estate.
Like always and to our greatest pleasure, the visit of the Château ended beautifully with the tasting. We tasted Château Beau-Séjour Bécot 2013. A large majority of Merlot (80%) gave it the bright purple colour. The nose was fruity, ripe, almost stewed, and the palate was pleasant, consistent with the nose.
We also tasted Château Joanin Bécot 2014, from a property of the family in Castillon since 2001, managed by Juliette Bécot. The wine, composed of 75% Merlot, approached us with a complex bouquet of ripe black fruits and spices. The palate was ample and dense and retained a nice freshness.
The time to leave the estate arrived, the palate was delighted and the mind was still taken up by the discovery of the underground treasure of the property.
Traduction: Felix Yuen