À la découverte des vins de Bergerac

Matinée à la Cave coopérative de Monbazillac

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Situé sur son promontoire, le Château de Monbazillac, entouré de ses vignes, domine noblement la vallée de Bergerac. Les parcelles de Sémillon, de Sauvignon et de Muscadelle s’étendent de part et d’autre du Château, sur près de 3 600 hectares. La majorité des cépages de ces domaines sont blancs, les vins rouges ne bénéficiant pas de l’appellation de Monbazillac mais de celle des Vins de Bergerac.

La proximité de la Dordogne permet au vignoble de jouir durant l’automne des bienfaits de l’humidité des brumes matinales, ainsi que de la chaleur des après-midi. Ce climat chaud et humide favorise le développement du « Botrytis Cinera », le champignon microscopique à l’origine de la pourriture noble. Afin de ne recueillir que les grains parvenus à l’état de surmaturation souhaité, le Monbazillac fait l’objet de vendanges manuelles par tris successifs.

C’est sous un grand soleil que nous nous aventurons parmi les vignes afin d’en goûter les raisins, dont la teneur en sucre est augmentée par la réduction du volume à l’intérieur du grain de raisin.

Notre attention est attirée par certains panneaux sur le domaine : en effet, le Château de Monbazillac pratique la « confusion sexuelle » afin de lutter contre l’Eudémis, un petit papillon ravageur des vignes. Ainsi, la cave coopérative a développé depuis quelques années, sous l’impulsion de la Chambre d’agriculture et d’autres acteurs, des pratiques de biocontrôle, alternatives innovantes à l’utilisation de produits phytosanitaires. Celles-ci consistent à diffuser des phéromones de synthèse attirant les Eudémis mâles et limitant donc la production d’œufs et de chenilles, ainsi qu’à favoriser la présence de chauves-souris qui s’attaquent aux larves d’Eudémis.

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Nous commençons la dégustation avec un Grain d’Or 2012, vin liquoreux à 69 g/l d’alcool (Sauvignon et Sémillon). La cave coopérative, pour ce vin d’assemblage, sélectionne le meilleur de la production. L’élevage se fait sur lies dans des barriques anciennes, ce qui permet de ne pas avoir des arômes boisés trop présents.

Nous poursuivons ensuite avec le Château de Monbazillac 2010 (100 g/l d’alcool). Le nez est fin et fruité, d’une grande surcrosité. La bouche est équilibrée, ses notes de caramel et de tarte tatin le rapprochent du Porto Blanc. Ce vin se déguste parfaitement avec des fromages persillés, des crustacés de type Saint-Jacques ou encore du foie gras.

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Château de Corbiac, « le meilleur Pécharmant »

Nous continuons notre journée non loin de là, avec la découverte du vignoble le plus ancien de la région de Bergerac : le Pécharmant. Cette appellation, de vins rouges cette fois-ci, est issue des raisins d’au moins trois des quatre cépages que sont le Cabernet franc, le Cabernet sauvignon, le Cot et le Merlot noir. Son terroir, composé de sables et de graviers du Périgord, est marqué par la présence du « Tran », une couche d’argile ferrugineuse, produisant des vins puissants au bon potentiel de garde.

Le Château Corbiac, qui nous accueille cet après-midi, est l’un des premiers acteurs de la région à avoir su exploiter les vertus d’Internet pour favoriser l’œnotourisme et réaliser la promotion de ses vins. Face à la concurrence du vignoble bordelais et l’arrivée sur le marché des vins du nouveau monde, ses propriétaires ont misé sur une publicité mettant en valeur la singularité et la typicité de leur terroir, grâce à un slogan évocateur – « Le meilleur Pécharmant ». Par ailleurs, le domaine a récemment déposé la marque « Cyrano de Bergerac » pour sa maison de négoce.

La dégustation du Château Corbiac AOC 2011 est surprenante : c’est un vin charpenté, avec une dominante de fruits noirs et une pointe torréfiée. Avis aux consommateurs de vins de caractère, ce vin se mariera parfaitement avec des fromages frais ainsi que des viandes rouges.

La promotion remercie Madame de Corbiac pour son accueil chaleureux et son témoignage. Le domaine vaut la peine d’être découvert !

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Château Bélingard, Côtes de Bergerac à Pomport

 

Le lendemain, c’est à nouveau sous un beau soleil que nous découvrons le Château Bélingard, à Pomport. Située sur une colline millénaire, la propriété familiale de 80 hectares a fière allure et porte bien son nom, « Bélingard », qui signifie en celte « Jardin des Dieux ».

Nous avons la chance de visiter le domaine en début de vendanges pour les vins rouges. Les propriétaires exploitent ce vignoble depuis plusieurs générations, et ont réussi depuis plusieurs années le challenge de promouvoir des méthodes culturales favorables à l’environnement ainsi que de se développer sur le plan de l’œnotourisme. Ainsi, le Château Bélingard pratique la confusion sexuelle et est certifié « Haute Valeur Environnementale ». Les vendanges se font de manière mécanique sur la moitié de l’exploitation, l’autre étant très difficile d’accès, à flanc de coteaux. Une sélection est effectuée après les vendages sur les raisins qui serviront aux liquoreux (Sémillon, Muscadelle).

Nous avons eu l’immense privilège de déguster les dix crus de la propriété en la compagnie de Monsieur et Madame de Bosredon. Blancs secs, rosés, rouges, moelleux et liquoreux : il y en a pour tous les goûts, les commentaires fusent de bon cœur, c’est un succès !

C’est sans surprise que nous avons appris, peu de temps après notre visite, que le Château Bélingard a obtenu la distinction « Best Of Wine Tourism 2017 » pour son architecture, ses paysages et la richesse de son parcours œnotouristique à travers les vignes.

Cette visite, qui marque la fin de notre séjour en Bergeracois, nous laisse particulièrement touchés par l’accueil et la passion débordante que Monsieur et Madame de Bosredon ont su nous transmettre. Un immense merci !

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Liens utiles :

Cave coopérative des vins de Monbazillac : http://cave.chateau-monbazillac.com/

Château de Corbiac : https://www.corbiac.com/

Château Bélingard : http://www.belingard.com/

Interprofession des vins de Bergerac et de Duras : http://www.vins-bergerac.fr/interprofession/

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